Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Les Cahiers de l'ACME

IRCAM : Festival Agora « Utopia/Exotica » du 6 au 24 juin 2007 à Paris, France

1 Juin 2007, 13:03pm

Publié par Vinciane Baudoux


Cette année, le festival de musique contemporaine Agora de l’IRCAM se déroulera du mercredi 6 au dimanche 24 juin 2007 sous l’intitulé « Utopia/Exotica »

Utopie et exotisme, certes, mais de façon décalée, car l’utopie est par définition inaccessible, et l’exotisme, lui, ne se trouve pas toujours là où on l’attend…
Ainsi, lors de la soirée d’ouverture, intitulée « Utopia », qui se déroulera le mercredi 6 juin à 20 h 30, utopie et exotisme vous attendent littéralement dans la pièce d’à côté, puisque les organisateurs vous proposent d’entendre deux fois Ius Lucis de Valerio Sannicandro, pièce pour deux ensembles disposés dans deux salles différentes, qui sera interprétée en création mondiale en même temps dans la Grande Salle du Centre Pompidou et dans l’Espace de Projection de l’IRCAM, l’auditeur étant invité à se déplacer d’un lieu à l’autre.
Lors de ce concert, vous entendrez également deux pièces d’Edgar Varèse : Poème électronique pour bande magnétique, avec la projection simultanée du film Virtual Electronic Poem, projet de reconstruction par le professeur Vincenzo Lombardo du Poème électronique original imaginé par Le Corbusier pour l’Exposition Universelle de Bruxelles (Belgique) en 1958 ; et Intégrales, pour onze instruments à vent et percussions.

Sautons d’une décennie et de 1958, passons directement à 1967, l’année durant laquelle fut crée l’emblématique fresque électronique Hymnen de Karlheinz Stockhausen, autre pionnier de la musique électronique. Des hymnes nationaux, tantôt familiers, tantôt méconnaissables : tel est le matériau principal de Hymnen. Le compositeur lui-même a décrit cette œuvre comme une sorte « d’orgue des bruits du monde » ; outre des hymnes nationaux, on y retrouve des chants d’oiseaux, des cris d’enfants, des rumeurs de foule, des glissandi,… Vous aurez le plaisir d’entendre ou de réentendre ce monument de la musique électronique le vendredi 8 juin à 20 h 30 dans la Grande Salle du Centre Pompidou.
Plus tôt dans la soirée, de 18 h à 20 h, vous aurez pu entendre les élèves du Conservatoire de Paris interpréter la pièce Solo du même Stockhausen, l’aboutissement d’une classe de maître encadrée par le tromboniste Benny Sluchin.
Jonathan Harvey (c) Florian KleinefennEt le samedi 9 juin à 17 h dans la Salle Olivier Messiaen de la Maison de Radio France, vous entendrez encore la Telemusik, de Stockhausen toujours, ainsi que le Sprechgesang du Britannique Jonathan Harvey (en création française), aux côtés de pièces de Claude Vivier et de Mauro Lanza, lors d’un concert intitulé « Exotica : vers l’Orient I ».
Le lendemain, dimanche 10 juin à 20 h dans la Salle Olivier Messiaen de la Maison de la Radio, vous entendrez le second volet de ce diptyque « Exotica : vers l’Orient II », avec, aux côtés de Harvey et de Vivier, deux créations mondiales des jeunes compositeurs japonais Dai Fujikura et Misato Mochizuki, qui, nonobstant leur origine, écrivent une musique très « occidentale » par sa contemporanéité.

Le mardi 12 juin à 20 h 30 dans son Espace de Projection, l’IRCAM s’associera pour la troisième fois consécutive au Conservatoire de Lyon dans un spectacle musique et danse, intitulé « Le ballet électronique », avec des chorégraphies de Frédéric Lescure, Yuval Pick et Olivia Grandville, respectivement sur des musiques d’Hector Parra, Andrea Vivagni et Raphaël Cendo.
Thomas Hauert et Crysa Parkinson dans la Parallemande (c) Bart GrietensCette association danse/musique reviendra le jeudi 14 juin à 21 h dans la Grande Salle du Centre Pompidou sous la forme d’un « Carnet d’études », avec des pièces de Luciano Bério, Igor Stravinsky, Luis Naon, Stefano Gervasoni, György Ligeti, Béla Bartók et Jean-Sébastien Bach, mais aussi avec la Parallemande (création française) en trois parties, une chorégraphie de Thomas Hauert et Crysa Parkinson sur une musique sur bande de leur cru, dérivée de l’Allemande de la Partita II BWV 1024 de Jean-Sébastien Bach. L’Allemande de Bach a fait l’objet de deux enregistrements, une première fois à la trompette par Alison Balsom, une seconde fois au violon par Antal Szalai. Dans la troisième partie de la Parallemande, les deux enregistrements sont diffusés en même temps, ce qui crée de surprenants effets de tempo, de contrepoint, de timbre et de mise en espace… Les deux danseurs se livrent à une improvisation préparée sur la musique. Avec Alain Billard, clarinette ; Laurent Korcia, violon ; Geneviève Strosser, alto ; Réalisation informatique musicale IRCAM : Manuel Poletti et Thomas Goepfer.

Outre des vieux routiers de la musique contemporaine comme Stockhausen, Varèse ou Mauricio Kagel - qui dirigera lui-même l’Ensemble Modern dans sa pièce Morceau de concours. Exotica le jeudi 7 juin à 20 h au Quai Branly -, et des contemporains confirmés comme Stefano Gervasoni ou Jonathan Harvey, Agora réserve également un espace à la jeune génération de compositeurs.
Michael Jarrell, Jonathan Pontier et Leilei TianAinsi, lors d’une soirée intitulée bien à propos « Tremplin », vous entendrez en création mondiale par l’Ensemble Intercontemporain le vendredi 22 juin à 20 h 30 à l’Espace de Projection, des pièces de Leilei Tian, Matthias Krüger, Valerio Murat et Jonathan Pontier, jeunes talents retenus par le Comité de lecture 2006 de l’Ensemble Intercontemporain et de l’IRCAM. Notons, lors de cette soirée, la présence d’un contemporain « confirmé », à savoir Michael Jarrell - vieil habitué de la maison -, avec une œuvre de jeunesse, Trei II.

Maquette de Wagner Dream (c) Florian KleinefennAgora se clôturera de façon aussi brillante qu’il s’est ouvert, par la création française avec mise en espace de Wagner Dream, le tout nouvel opéra du compositeur Jonathan Harvey, déjà mentionné plus haut.
Jonathan Harvey et Jean-Claude Carrière, son librettiste, se sont rencontrés autour de leur passion commune pour l’Inde du Bouddha. Leur Wagner Dream est une sorte de poupée russe, puisque le sujet de cet opéra bien réel est… un opéra imaginaire (sur Bouddha justement), dont Wagner aurait rêvé lors des derniers moments de sa vie à Venise, mais qu’il n’a jamais écrit. Sachez que Wagner Dream sera représenté deux fois lors du festival, le samedi 23 juin à 20 h 30 et le dimanche 24 juin à 15 h 30, dans la Grande Salle du Théâtre Nanterre-Amandiers.

Mais un festival de musique contemporaine ne serait pas complet sans installation sonore. Dans le cadre de l'aménagement du jardin de la Cité internationale des Arts, la Ville de Paris et l'IRCAM s’associent pour la création d'un grand jardin sonore : un compositeur et des architectes paysagistes travaillent à la métamorphose d’un lieu public et vous proposent un parcours découverte. L’inauguration aura lieu le vendredi 8 juin à 18 h 30.
Avec Jean-Luc Hervé, compositeur ; l’Agence Arpentère, architectes paysagistes ; Réalisation informatique musicale IRCAM : Terence Caulkins et Manuel Poletti ; Conseillers scientifiques IRCAM : Olivier Warusfel et Nicolas Misdariis ; Dispositif sonore IRCAM.
L’installation sera accessible du vendredi 8 au dimanche 24 juin 2007 de 14 h à 20 h rue des Nonnains d'Hyères, dans le 4e arrondissement de Paris.

Etant donné la richesse de la programmation de cette Agora 2007, nous ne pouvons pas vous décrire dans ces colonnes tous les spectacles proposés. Qu’à cela ne tienne, vous trouverez ici la programmation détaillée du festival.

Renseignements :
IRCAM
1, place Igor-Stravinsky
F-75004 Paris
France
Métro : Hôtel de Ville, Rambuteau, Châtelet, Les Halles
Tél. : [00 33] (0) 1 44 78 48 16

Lieux :
Vous trouverez la liste détaillée des lieux du festival Agora ici.
Commenter cet article